« Le monde est un costume et les costumes cachent des blessures ». Se travestir, c’était le métier du père de Morgan, comédien raté et buveur, qui repartait avec les costumes de ses rôles et jouait sa vie plutôt que de l’affronter. N’empêche : Morgan l’admirait plus que tout. Lui aussi joue et se la joue. Pas de temps pour le lycée. Revêtu de sa panoplie, comme d’une seconde peau, Super-Héros évolue dans un monde à lui et fait des rencontres. Le jour où il sauve Lorraine, la récidiviste des crashs automobiles, c’est l’onde de choc. La vraie vie un jour pointera le bout de son nez – pas forcément pour le meilleur.
L’écriture de ce roman un brin extraverti et extravagant est à l’image de son héros : éclatée, speed, colorée, sonore, dégingandée. Sympathique, quoiqu’un peu long. L’auteur parle d’un monde barbouillé où les adolescents à la recherche d’eux-mêmes sous leurs masques, en quête de reconnaissance paternelle, se reconnaîtront sans le dire. Aucune allusion déguisée : leur monde, et le nôtre avec, est bel et bien là, pas toujours facile à décoder mais authentique dans ses blessures. Un premier ouvrage vraiment original.