Douzi est préposé à l’entretien des « ouatères » dans un grand monastère bouddhiste de Chine. Il est très satisfait d’avoir obtenu ce poste après toutes les vicissitudes qu’il a subies : sa naissance dans un milieu de prolétaires, son orientation vers un métier de manoeuvre, son mariage arrangé suivi d’un divorce… Son ami d’enfance Mi Weicang, qui n’avait pas donné de nouvelles depuis vingt ans, lui demande l’hospitalité pendant quelques jours. Mi Weicang a toujours été gâté par la vie, et Douzi l’adorait. Son arrivée est d’abord une joie, mais sa présence dans le minuscule logement devient pesante pour son hôte, surtout lorsqu’il apprend que Mi Weicang est recherché par la police.
Ce court roman évoque avec talent l’évolution de la Chine et les différences criantes entre les classes. Il met en scène un véritable ami désintéressé, un « gentil », bien naïf, qui accepte sans broncher les brimades et les coups du sort, en face d’un « méchant » sans scrupule pour qui l’amitié n’est qu’utilitaire. Le décor fournit évidemment quelques notes d’humour scatologique, traitées avec légèreté, et cette pochade se lit agréablement.