1942, l’idéologie nazie de la race supérieure est à son apogée, et se concrétise brutalement. Milada est arrachée à sa famille tchèque car elle possède les critères exigés : yeux bleus, cheveux blonds, nez droit. Commence alors une rééducation rigoureusement programmée. Pension allemande, changement de prénom, interdiction de parler la langue natale, cours de propagande. Deux ans de ce régime de fer et les enfants sont adoptés par des familles soigneusement sélectionnées. Dans son refus de l’oubli, Milada-Eva est aidée par la broche de sa grand-mère, seul lien avec un passé qui lui échappe parfois. Récit intéressant, car il aborde, même sous une forme assez romancée, un drame de l’Histoire très rarement traité. L’étude psychologique est bien menée : importance du nom, porteur d’identité, angoisse de l’oubli, douloureuse séparation d’avec la famille. En contrepoint la figure de Ruja Franziska, qui a choisi l’adhésion aux idées du régime, n’est qu’esquissée.
Ils m’ont appelée Eva
WOLF Joan M.