Femme moderne faite pour le roman courtois, Consuelo aima sa vie avant d’éclore comme la rose du Petit Prince. Auprès d’amis, d’hommes célèbres séduits par son ingénuité gracile, sa voix suave, son imagination de conteuse et le charme de ses yeux noirs, elle trouve bonheur et équilibre. Saint-Exupéry, chevalier errant et tyrannique, laisse bientôt sur une autre planète celle qu’il a épousée. Elle donnait chair à ses rêves, épanchait sa soif de poésie, mais qui n’épuisait pas sa quête de beauté. Il ne peut vivre et mourir qu’aux commandes d’un avion. Elle est accrochée à la vie par l’espoir, par la passion. Il la détruit, elle se reconstruit. Avant de rejoindre les étoiles, dans un lucide hommage à la source magique de son inspiration, il demande pardon à sa rose. Lui disparu, elle en façonne la statue.
Marie-Hélène Carbonnel, biographe expérimentée, et Martine Fransioli Martinez, légataire des archives de Consuelo, racontent avec talent l’aventure d’une femme dont elles suivent les élans et les déceptions avec un souci du détail qui les conduit à quelques longueurs et répétitions. On doit pourtant leur savoir gré d’associer à cette précision d’historiographe, une écriture propice au chant des émotions, tour à tour tango et fado.