1994, Le génocide rwandais, amplifié par le meurtre du président Habyarimana, provoque la mort de centaines de milliers de personnes et le déplacement de millions de survivants dans un pays ravagé, aux ethnies (Tutsi, Hutu) et aux tendances politiques rivales (FPR, FAR), aux pouvoirs exécutifs contestés (GIR, Kagamé). L’imbroglio diplomatique, le drame humanitaire sont tels que l’ONU vote la création pour deux mois d’une force d’intervention, qui sera à base de troupes françaises. Malgré les efforts déployés, les critiques adressées à l’Opération Turquoise furent d’une très grande ampleur.
Le général Lafourcade, à la brillante carrière, en collaboration avec le journaliste Guillaume Riffaud, relate les différentes phases opérationnelles menées, sans omettre les complexités arbitrales, les oppositions partisanes, les horreurs, leur impact psychologique et sanitaire sur les troupes. Son écrit est un plaidoyer pro domo. L’alternance entre les considérations générales sur la bonne gouvernance respectant les principes démocratiques et le récit des manoeuvres relevant du compte-rendu militaire manque de hauteur de vue : un style plus tranché aurait clarifié un exposé tantôt factuel, tantôt stratégique, heureusement éclairé par une carte.