Jamais nous nâavons eu autant de temps, ni paradoxalement autant lâimpression dâen manquer. Le prĂ©sent nous occupe entiĂšrement au dĂ©triment de la rĂ©flexion Ă long terme. Ce « court-termisme » rĂ©sulte en partie des nouveaux outils de communication et dâinformation qui accĂ©lĂšrent le rythme de vie sur tous les plans. Or la « fast dĂ©mocratie » nâest pas possible. La finance sans contrĂŽle Ă©tatique gĂ©nĂšre des excĂšs dont les consĂ©quences sont graves et durables. Lâentreprise capitaliste sacrifie lâemploi aux profits immĂ©diats. Le consommateur achĂšte sans discernement. ParallĂšlement lâinformatique modifie modes de pensĂ©e et rapports entre individus. Et lâenvironnement se dĂ©grade sans que nous parvenions Ă prendre les mesures indispensables pour lâavenir.
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Cet essai de Jean-Louis Servan-Schreiber est, comme le prĂ©cĂ©dent (Vivre content, NB novembre 2002), dans lâair du temps. Il analyse clairement pourquoi nous sommes prisonniers du court terme et en quoi les rĂ©volutions conjointes, technologique et culturelle, accentuent la dangereuse myopie et lâinstabilitĂ© des sociĂ©tĂ©s modernes. La recherche des remĂšdes est juste esquissĂ©e.