Partager un temps de vacances en Corse avec sa petite fille de treize ans est un moment désiré, mais qui ne tient pas toutes ses promesses. Pour la narratrice, c’est cependant une expérience significative, en particulier celle du temps qui passe, des clivages inévitables. L’auteur s’interroge, se souvient de sa propre jeunesse, de ses vacances en famille. Remarques très justes où l’humour affleure : elle n’a jamais considéré sa grand-mère comme une femme, même jeune. Aujourd’hui, les grands-mères revendiquent encore leur féminité… et font parfois une rencontre sur internet. Mais elles restent inquiètes pour leur progéniture et inconditionnellement aimantes. Dans ce monologue l’écriture vivante, directe, de Susie Morgenstern est toujours aussi stimulante. Elle va et vient de façon émouvante entre sa jeunesse à New York, avec les rites familiaux de l’époque et le tête-à-tête avec Yona, souvent univoque quand l’adolescente ne quitte pas son téléphone portable. Des rencontres positives vont aider Yona à retrouver parole et curiosité. Une lecture apaisante.
Tes seins tombent
MORGENSTERN Susie