En 1974, en Inde, la mort de leur mère amène un père à se séparer de ses deux fillettes. Sita, trois ans, est confiée à un orphelinat catholique, Mouna, onze ans, vendue à une fabrique de tapis. La même année, en Éthiopie après la déposition de l’empereur, Solomon, orphelin de huit ans, part à Cuba venu au secours des jeunes Éthiopien victimes de la guerre civile qui ravage leur pays. Trente ans plus tard, les destins de ces trois enfants se rencontrent entre Barcelone, Bombay et Addis-Abeba.
Anna Soler-Pont, mère adoptive d’une petite fille, et Asha Miró, née en Inde, adoptée par une famille espagnole en 1974, habitent Barcelone. Elles ont uni leurs talents pour livrer une fiction – largement autobiographique – de qualité. Il en résulte une oeuvre d’une réelle authenticité de sentiments, où la spécificité de chaque culture transparaît clairement. Entre blessures de l’abandon et parfums de santal, à travers le prisme de leurs regards croisés, les trois protagonistes nous embarquent dans une aventure qui les mènera à bon port. En dépit d’un style un peu banal, peut-être dû au pari d’une écriture à quatre mains, ce roman reste une réussite.