Revenu en Sardaigne pour l’enterrement de son père, un journaliste romain feuillette par hasard un petit livre qui lui semble totalement farfelu : un pauvre immigré sarde, Giovanni Piras, serait devenu le président argentin Juan Perón. Sur la couverture, les photos des deux personnages témoignent en effet d’une ressemblance frappante. D’autres détails instillent progressivement le doute chez le journaliste qui, à Rome comme en Sardaigne, mène une enquête pour étayer cette hypothèse. Serait-ce le scoop de l’année ?
Légende familiale ou mythe collectif ? Supercherie ou réalité ? Le lecteur, incrédule, oscille entre les deux. L’intérêt de ce roman se situe ailleurs. Revenu sur les lieux de son enfance pour ses recherches, le narrateur se souvient avec tendresse de son père et commence à le comprendre, malgré leurs divergences politiques. Dans un va-et-vient continuel, l’auteur fait revivre trois générations d’Italiens, les immigrés sardes partis chercher fortune en Argentine avant la première guerre mondiale, les jeunes fascistes qui, comme son père, ont été déçus par Mussolini, et les opportunistes des années soixante-dix. L’histoire de son pays est ainsi évoquée de manière très personnelle.