Pygmy

PALAHNIUK Chuck

Pygmy, sous couleur de séjour linguistique, débarque dans une famille américaine. Tout comme les comparses qui l’ont accompagné, c’est un dangereux terroriste en herbe, dûment entraîné dès sa prime enfance. Le but est d’infiltrer ce peuple « dégénéré, corrompu » et de monter une opération Dévastation visant à éliminer le plus de monde possible…

 

L’histoire se déroule par la bouche de Pygmy dans un sabir déroutant pour le lecteur, sorte de petit nègre abracadabrant, sans articles ni prépositions, avec une avalanche de mots semi-inventés d’un réalisme cru, grinçant et inventif. Le narrateur n’emploie jamais la première personne ni n’exprime le moindre sentiment. Des citations de Mao, Hitler, Staline, etc. rythment chaque chapitre de ce scénario bien ficelé où l’on retrouve les thèmes habituels de cet auteur iconoclaste (À l’estomac, NB décembre 2006) : goût pour la folie meurtrière du groupe, critique au vitriol de la société américaine « gouvernée par la bêtise, la corruption, les préjugés » avec une vision très noire de la religion et du sexe. Un roman coup de poing talentueux et caustique dont la subversité de l’écriture est aux limites de l’intelligible.