Jimmy et Dorothea ont été élevés à l’écart du monde dans une propriété du Nouveau-Mexique par un père ultra-protecteur, qui affirme que leur mère est morte. Afin d’en apprendre davantage sur elle, Jimmy est parti depuis deux ans et Dorothea se lance à sa recherche. Elle est aidée par un chauffeur de taxi, ancien médecin meurtri par la mort de son épouse et de sa fille. Parallèlement, Lucy, actrice débutante, et Charles, réalisateur influent, dans l’Hollywood des années quatre-vingts, vivent une belle histoire d’amour.
Les existences bouleversées par une tragédie forment la trame de ce drame à l’écriture agréable, quoique manquant de dynamisme. Amour, secrets et remords donnent à nouveau le ton (Une femme de parole, NB août-septembre 2007). La romance de Lucy et Charles, (trop) longuement développée, souffre au début de banalité, puis tire sa singularité du personnage masculin, entre dévouement et tyrannie – mais son caractère pathologique engendre un certain malaise. La figure de Dorothea, décalée et naïve, apporte une fraîcheur bienvenue à ce roman d’une densité psychologique indéniable, mais dont l’atmosphère chargée de tristesse finit par peser.