Soudaine Mélancolie, qui se définit comme un recueil d’aphorismes, balaie les thèmes classiques – la vie, la mort, l’amour, Dieu, la politique, la littérature – et actualise le discours par des allusions aux préoccupations de la société contemporaine : la laïcité, le port du voile, le dopage, les difficultés de l’adoption, l’avenir du français, etc.
Rien de très percutant dans cet ouvrage où Dominique Noguez (Duras toujours, NB octobre 2009) fait état de son « vague à l’âme ». Or, l’aphorisme ne vaut que si, derrière un apparent décousu de l’écriture, émerge une pensée philosophique, politique ou morale, forte. Ce n’est pas le cas ici : ni nuances dans l’analyse, ni causticité dans la critique. À de rares exceptions près, les propos de Dominique Noguez sont d’une grande banalité et, alors même qu’il la décrie, témoignent d’une forme décevante de « bien-pensance » que de rares traits d’humour ne suffisent pas à tenir à distance. Quant à l’expression, passé le plaisir du titre, peu de formules séduisent, qui révèleraient une réelle originalité de style.