Le jour avant le bonheur

Naples. Pauvre, solitaire, renfermé et studieux, un enfant orphelin trouve amitié et protection auprès de deux hommes : don Gaetano, le concierge de son immeuble, qui lui ouvre les portes de l’Histoire en lui racontant sa guerre, les horreurs de 1943, la résistance, la libération, et don Raimondo, le libraire de sa rue, qui l’introduit dans le monde des histoires en lui prêtant des livres. Pour le faire rêver, l’orphelin a la silhouette d’une fillette appuyée contre la fenêtre du troisième étage. Les années passent. Sonne l’heure de ses dix-huit ans, de l’apprentissage de l’amour, de l’honneur, du courage.

Erri De Luca, toujours loin de la grandiloquence, façonne ce roman à l’image de son Montedidio (Livre du Mois, NB février 2002), avec des images sobres, neuves, poétiques, qui émeuvent. Parce qu’il a vécu toute son enfance à Naples, il fait vibrer et s’emporter la ville, vivre son petit peuple, chanter son dialecte. Il donne chair à un personnage qui emplit le livre de sa sagacité – don Gaetano sait entendre les pensées de chacun –, de sa sagesse et l’illumine de sa bonté. Un beau livre d’initiation, pétri d’humanité.