En ce milieu du XIXe siècle, Bonnaventura a quitté son petit village catalan près des Pyrénées pour faire des études notariales. Plein de savoir, mais sans son diplôme, il a du revenir au pays. Complètement décalé et pris de dédoublement de personnalité en la personne du notaire qu’il aurait dû devenir, il décide de s’isoler sur le replat d’un précipice et vivre en totale autarcie.
Curieux roman à l’image de son héros qui narre avec force détails l’installation et la vie de cet homme savant qui organise son quotidien, cultive son lopin de terre sur lequel il légifère et s’isole dans le rôle de fou que sa famille et les villageois lui ont donné. Il assiste de loin aux troubles carlistes qui sévissent dans les campagnes, échappe à l’épidémie de peste, mais termine sa vie en apothéose dans un aérostat à la dérive appartenant à de jeunes philanthropes anglais, disciples de Robert Owen, qui s’étaient mis en tête de le délivrer. Le brassage des idées du temps, sociales ou politiques, et les aventures de cet original contées sans grand relief de style donnent une histoire à laquelle on adhère difficilement.