Les enfants de l’envie

Après la seconde guerre mondiale, des bases américaines furent installées en France. À Laon, Basile s’imagine être le résultat d’une rencontre fortuite de sa mère et d’un soldat yankee et il se sent un peu américain comme tant d’autres dans sa classe. Il ne s’épanouit pas dans le piano comme sa mère mais dans la peinture, la peinture de buildings ou de paysages de New York. C’est ainsi qu’il matérialise ce père inconnu. Lors d’une journée anniversaire des vétérans américains, il découvrira qui est son père et libéré, pourra enfin trouver l’âme soeur et assumer sa liberté à Paris.

Un beau roman graphique en noir et blanc tout en finesse et émotion. Gabrielle Piquet dessine un personnage attachant, un peu perdu avec ses yeux tout ronds, à la recherche d’affection. Son trait noir, unique, traçant les visages et les décors, donne une fluidité et une grâce certaine à son dessin. Les cases toujours ouvertes ajoutent à la légèreté du graphisme une émotion délicate. Le lecteur pense à Sempé. C’est un vrai compliment. Une vraie réussite.