Les soeurs Wilcox, ressorties du tombeau dans Les vampires de Londres (NB, décembre 2009) mènent leur vie nocturne dans l’Angleterre victorienne propice au spiritisme et à l’occultisme. Elles y croisent des héros de fiction et des personnages historiques surprenants. La comtesse Bathory, à la tête des Invisibles, est au service de la reine face à Dracula lui-même, qui veut recomposer le Vénéfactor qui lui assurera la domination du monde. Amber, enlevée par Bram Stoker, poursuit l’aventure aux États-Unis alors que Luna, sa cadette, est contactée en rêve par la comtesse. Ce bel imbroglio se déroule dans l’Angleterre de la révolution industrielle, évoquée avec un réalisme fantastique : bas-fonds sordides de Londres, effrayante usine de Liverpool qui n’utilise pourtant que « l’éth’r », avec parfois un aperçu poétique sur la campagne anglaise. Les deux héroïnes aux émotions très humaines s’inquiètent du développement de leurs pouvoirs. La séparation est l’occasion de mesurer leur attachement réciproque. Pas d’horreur : un ton léger, une pointe d’humour à bord du Teutanic ou en compagnie d’un Sherlock Holmes dilettante et de Watson enfermé dans le corps d’un matou, engendrent un bon moment de lecture. 12 ans.
L’ombre de Dracula (Les étranges soeurs Wilcox ; 2)
COLIN Fabrice