L’impertinence d’un été ; 2

LAPIÈRE Denis, PELLEJERO Ruben

1942. Dans une gargote mexicaine, Théo raconte à Miguel, son chauffeur de taxi, l’histoire d’Edward Weston et de Tina Modotti, deux photographes aux sympathies communistes, l’un américain, l’autre italienne. Leur romance très libre s’est déroulée à Mexico dans les années vingt, période troublée, effervescente politiquement, socialement et artistiquement.  De retour des États-Unis où il était parti, lassé des infidélités de Tina, Edward porte son art au sommet de l’abstraction. Tina, à laquelle  il a manqué, se cherche davantage…

Fin du diptyque (cf. tome 1, NB mai 2009). Les deux artistes ont existé. Leur évocation et celle d’une époque peu connue du pays – peintres ‘‘muralistes’’ et mesures anticatholiques – peut intéresser, même si elle s’avère assez allusive. Le graphisme est réaliste et très clair, souvent nu dans ses fonds, avec un trait noir fort affirmé dans les silhouettes et les visages, plus caché car coloré dans les paysages. Les coloris tous harmonieux – rouges, ocres, bleus, jaunes – s’éteignent pour peindre les scènes d’intérieur et éclatent de lumière pour celles d’extérieur. La narration alterne et mélange agréablement l’aventure amoureuse et les soubresauts du pays. Difficile toutefois de se captiver pour ces personnages trop préoccupés par eux-mêmes.