Superbe première page sans paroles : jeux d’ombres lors d’une chasse. Mais la page tournée : surprise. Le monde tourne à l’envers ; le gibier s’avère mâle et femelle humains. Les animaux carnivores, herbivores cohabitent en paix, sauf exception. Certains scientifiques étudient l’espèce humaine. A-t-elle un cerveau, peut-on lui apprendre à parler ? Louis XIV ne s’est-il pas posé la même question au sujet des Noirs venus d’Afrique ? Les humains sont rares ; heureusement un comité de vigilance sur la question humaine a été mis en place. Les défend-il vraiment ? Le suspense grandit.
La planète des singes de Pierre Boule et La ferme des animaux de Georges Orwell ont inspiré cette oeuvre à l’humour grinçant et décalé. L’inversion des rôles, mettant en scène l’humanité des animaux et l’animalité de l’homme, dérange. Le dessin animalier, précis et doux, complète le scénario de cette fable rocambolesque et philosophique très réussie.