Se sentant proche de sa fin, dans une chambre dâhĂŽpital, un homme Ă©grĂšne ses souvenirs devant son fils. NĂ© en Roumanie en 1929, il a fui en 1944 avec son ami dâenfance, mais ce dernier sâest dirigĂ© vers lâAllemagne, alors que lui est allĂ© sâinstaller en France. En 1957, il a rencontrĂ© une jeune Hongroise, exilĂ©e elle aussi, et lâa Ă©pousĂ©e. Malheureusement leur bonheur sâest Ă©vanoui avec la mort accidentelle de leur fille aĂźnĂ©e.
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Dans ce second roman de Jean Mattern se retrouve le style, fait de phrases courtes et efficaces, dĂ©jĂ notĂ© dans Les bains de Kiraly (NB aoĂ»t-septembre 2008). Le narrateur fait dĂ©filer ses souvenirs de façon chaotique, avec de continuels allers et retours dans le temps, ce qui complique la lecture et exige une attention soutenue. LâĂ©vocation des conflits du XXe siĂšcle en Europe centrale, les rĂ©flexions subtiles sur lâamitiĂ©, le deuil, lâexil, et la sagace analyse de la vie dâun couple dâexpatriĂ©s sont tout Ă fait remarquables et confirment le talent de lâauteur.