Celles qui attendent

DIOME Fatou

À Niodior, une Ăźle sĂ©nĂ©galaise battue par l’ocĂ©an et brĂ»lĂ©e par le souffle du dĂ©sert, la population peine Ă  survivre. Avec ardeur et rĂ©signation, de l’aube Ă  la nuit, deux amies triment pour assurer Ă  leur famille une maigre pitance. Pour leurs fils, une seule issue : l’aventure vers l’Europe ! Pour leurs brus, qui avaient rĂȘvĂ© d’un avenir radieux : la solitude, l’incertitude, l’attente.

 

NĂ©e au SĂ©nĂ©gal, Fatou Diome vit et Ă©crit en France. Elle s’inspire des souvenirs de son enfance africaine et des dures rĂ©alitĂ©s de son intĂ©gration (cf. Inassouvies, nos vies, NB novembre 2008). Ici, avec tendresse et rĂ©alisme, elle explore la terrible condition des femmes Ă©crasĂ©es par le joug des coutumes, rappelle la dĂ©tresse de la pauvretĂ© et de l’exil, dĂ©nonce bon nombre de tares de la sociĂ©tĂ© africaine sans pour autant dĂ©douaner l’Occident de ses responsabilitĂ©s. MenĂ© comme un conte, servi par une Ă©criture fine, souvent poĂ©tique, le rĂ©cit dense peut sĂ©duire par la description nostalgique, chaleureuse et imagĂ©e d’une Afrique traditionnelle oĂč, entre palabres et silences, entre solidaritĂ©s et trahisons, la vie s’écoule contre vents et marĂ©es.