C’est une chose étrange à la fin que le monde

ORMESSON Jean d'

Les origines, le développement, l’avenir du monde sont des énigmes chères à Jean d’Ormesson. Parmi ses derniers ouvrages, La création du monde (NB décembre 2006) avait pris la forme d’un canular masquant une réflexion globale sur la science, la religion, la philosophie. Sous une présentation nouvelle plus approfondie et séduisante, notamment un long parallèle entre les pensées du “Vieux”, appellation irrespectueuse d’une entité divine, et l’évolution de celles spirituelles et intellectuelles de l’homme, l’auteur poursuit son analyse sur la vie, la mort, l’existence opposée au néant, la réalité de Dieu. Il emploie volontairement la forme romanesque pour ce qui pourrait faire l’objet d’un documentaire métaphysique, scientifique, mathématique, historique : « L’univers tout entier, avec tout ce qu’il contient, est un roman fabuleux ». Une certaine répétitivité des sujets traités n’est pas évitée, mais l’écriture chatoyante, une persuasion optimiste du progrès, une admiration devant les avancées des connaissances projettent la description de l’étrangeté du monde bien au-delà d’une simple vulgarisation.