Pendant la guerre civile espagnole, le pĂšre de Tony Cartano a combattu pour la RĂ©publique. Membre dâune milice ouvriĂšre dâextrĂȘme gauche, il exerçait la responsabilitĂ© de commissaire dans lâarmĂ©e rĂ©guliĂšre. La victoire de Franco lâa contraint Ă un exil dĂ©finitif en France. AprĂšs plus dâun demi-siĂšcle, son fils tente de reconstituer son histoire Ă partir des rares confidences de cet homme admirĂ© mais Ă©nigmatique.
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Pour relier entre elles les sĂ©quences fragmentaires des rĂ©cits paternels, le romancier a recours Ă la fiction. La chronologie est anarchique, les Ă©pisodes de la guerre alternent avec les rĂ©flexions prĂ©sentes de lâauteur, traduisant la dĂ©marche dâune mĂ©moire qui se cherche. Peu Ă peu se prĂ©cisent le destin et le caractĂšre de lâhomme. Fut-il un hĂ©ros ou la victime dâĂ©vĂ©nements dâune violence extrĂȘme ? On retrouve dans ce roman certains thĂšmes du beau roman Milonga (NB janvier 2004) : exil, famille, sensualitĂ© du tango. Dans un style sobre et efficace, Tony Cartano dresse le portrait du pĂšre, rappelle aussi les drames dâune pĂ©riode qui nâa pas fini de hanter les fils des combattants.