Au début apparaissent des parlementaires, des intellectuels et des artistes aux noms étranges et ridicules – serait-ce un roman à clés ? Bientôt, surgit de nulle part le héros. Il s’appelle Levéritable… Il tombe amoureux de Cosima Wagner, sûrement son fantôme, et d’autres femmes ensuite – c’est peut-être toujours la même, à moins qu’elle n’existe pas et qu’il ne rencontre qu’errances dans des villes. Là encore, est-ce Venise ? Est-ce Rethel ? L’écart est grand et mystérieux. L’époque est improbable – comme le temps des fantômes – et indéfinie.
Dans un fatras auquel on a du mal à trouver un sens, des personnages inconsistants se rencontrent et échangent quelques propos. D’élucubrations absurdes en aphorismes obscurs se bâtit un semblant de récit gonflé de références littéraires ou philosophiques, parfois discrètes, souvent incongrues. Comme des gouttes d’eau dans l’aridité d’un désert d’où le lecteur floué s’est senti exclu d’emblée, brillent parfois une phrase exquise, une métaphore inattendue.