Berceuse pour un pendu

KLIMKO Hubert

En Islande, le narrateur, jeune Polonais qui aimerait devenir poète et écrivain, vit de petits boulots parfois franchement improvisés, tel peintre de fresques étonnantes ou mime des rues – une nouveauté sous ces latitudes. Il est ami de Boro, peintre d’origine croate un peu fou, et fait la connaissance de Szymon, violoniste de renommée internationale, bipolaire. Les bribes de vie s’égrènent, cocasses, tristes ou émouvantes, entre lubies, nostalgie du pays natal et recherche de logement, dans ce pays à l’âpre beauté et au climat rude.

 

Le récit, d’inspiration autobiographique, s’étend sur les quelques années que dura l’amitié entre le narrateur et Szymon, jusqu’au suicide de ce dernier. Progressivement, le centre du roman se décale vers l’évolution personnelle du jeune homme, la rencontre de l’amour, la réalisation des rêves. La simplicité de l’écriture, les qualités d’ouverture et d’attention aux autres du narrateur, l’absence de pathos et de jugement, font la force de cette évocation, où la folie apparaît comme un phénomène naturel, où poésie et humour affleurent. Plus homogène que La maison de Róża (NB mars 2009), ce livre original, tendre et touchant, confirme le talent d’Hubert Klimko.