L’abominable pape Cosimo Trebaldi est-il vraiment le père naturel d’Armando, dit le Scorpion, l’indépendant et redoutable bretteur ? Furieux que celui-ci ait fait main basse sur les coffres d’or qu’il convoitait (L’ombre de l’ange, NB décembre 2008) pour se maintenir au pouvoir, Trebaldi dépêche aux trousses de son ennemi les meilleurs tueurs de Rome tout en projetant de faire assassiner son propre frère Nélio ainsi que leur père, vieillard autoritaire qu’il hait, afin d’hériter seul de sa fortune. Se jouant des moines-soldats en cape rouge du pape, Scorpion hante les salles et les caves du Vatican bien décidé à faire tomber le masque sous lequel se cache la vérité…
L’histoire ne manque pas de rebondissements. Les suivre suppose un peu d’attention, car ils sont contés avec des retours en arrière de longueurs variées qui s’interrompent puis reprennent. Le dessin est toujours aussi séduisant, avec ses cadrages audacieux, ses décors fouillés, ses vêtements superbes et virevoltants, ses magnifiques combats à l’épée, ses coloris chatoyants. L’ensemble est un peu théâtral : tout réussit au héros et les déboires du méchant tournent à la caricature. N’empêche : quelle magnificence graphique, quel rythme narratif ! On s’amuse. Fin sans doute au prochain numéro.