Un jour de tempête, Tutu, une fillette volontiers désobéissante, s’est perdue. Elle se retrouve de l’autre côté de la montagne, dans un village peuplé d’animaux, plus ou moins étranges, qui parlent et sont habillés comme des humains, et paraissent extrêmement choqués de croiser la fillette dans leurs rues. Elle est entraînée par les lapins au tribunal, qui décide son assignation dans une famille d’accueil: une dame oiseau un peu revêche, qui l’envoie le lendemain travailler à l’usine. Tutu, désorientée et épuisée, aimerait rentrer chez elle. Le chat qui parle et le mystérieux cerf-voleur pourront-ils l’aider?
Entre le dessin d’inspiration manga très soigné et cet univers aux règles mystérieuses peuplé d’animaux, il est difficile de ne pas penser à Miyazaki. La colorisation harmonieuse et l’abondance de détails sont très agréables à l’oeil. Sur un fond classique de société opprimée et de résistance, l’intrigue est bien menée, ménageant le suspense, mêlant inquiétude, humour et incongruités. Si ce monde plongé dans un éternel hiver, où l’on déteste les nouveaux venus, est clairement hostile, les lapins de la police secrète sont plus ridicules qu’angoissants, et les usines d’électricité fonctionnent avec des hamsters. Intrigant et réussi.