Soigner

Patrick Autréaux (avec un accent, il y tient beaucoup) est tout à la fois médecin et écrivain. Soigner est son deuxième volume, si l’on peut user de ce terme pour un ouvrage de quatre-vingt-quatorze pages consacrées, pêle-mêle, à sa vie, à son grand-père, à la médecine, à Walden et son étang. Praticien, en empathie avec les malades, il « passe de l’autre côté » le jour où, atteint d’un lymphome, il entreprend une révolution intérieure qui lui fera quitter la France et son métier pour l’Amérique et l’écriture.

Autobiographie, introspection, réflexions sur la médecine, telle qu’on l’enseigne et telle qu’on l’exerce, c’est tout cela à la fois dans un désordre de mots et de styles. Certaines phrases sont ciselées, précises, d’autres emphatiques. Les digressions philosophiques alternent avec la clarté du récit consacré à sa famille, plus précisément à son aïeul dont il trace un portrait émouvant. Malgré l’irritante absence de trame parfois, on ne peut qu’admirer la virtuosité de l’auteur.