Pierre Cauchon : comment on devient le juge de Jeanne d’Arc

Dans les années 1370, l’Université de Paris est un monde dans la ville et aspire à jouer un rôle politique. Un siècle de tourmente politico-religieuse va lui en donner l’occasion : d’abord le Grand Schisme d’Occident et l’élection de deux papes, où les clercs s’affrontent ; puis la folie de Charles VI, la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons et la reprise de la guerre contre les Anglais, où les maîtres hésitent sur le parti à prendre mais accroissent leur influence. Parmi eux, l’obscur Pierre Cauchon choisit les Bourguignons, et bientôt les Anglais. Quand survient la capture de Jeanne d’Arc, il se retrouve juge principal et la fait condamner. Plus tard, le procès en réhabilitation de Jeanne désavouera Cauchon, considéré à titre posthume comme un traître à la solde de l’ennemi. L’université parisienne, déconsidérée par ses erreurs, ne retrouvera plus son rôle politique.

Tout sauf une biographie de l’évêque de Beauvais, qui n’est qu’un prétexte, cet ouvrage savant est une synthèse de première importance sur le rôle de l’Université de Paris en période de guerre, de vacance politique et de déchirement religieux. Elle passionnera un public familier d’études médiévales approfondies sans rebuter un public plus large, qui pourra survoler certains passages trop détaillés.