La civilisation occidentale repose sur un ordre hérité des Grecs : à l’homme, la rhétorique, la stratégie, le logos; à la femme, la puissance érotique et magique, la capacité d’engendrer. L’Église catholique a maintenu cette hiérarchie : « l’homme a été créé à l’image de Dieu et la femme à l’image de l’homme » (saint Paul). Inspirateur de la post-modernité, Nietzsche considère que la femme possédant le génie de la vie est « un bienfait ». Les deux conflits mondiaux du XXe siècle ont constitué une rupture dans la pensée occidentale. La virilité, du latin vir, à l’origine de vertu, au sens de force, a cessé d’être une valeur. L’idéologie féministe médiatisée a renversé un ordre structuré par la fonction guerrière et paternelle, et paradoxalement, hyperérotise la femme. L’impératif de l’argent pour satisfaire les désirs exclut les jeunes hommes, notamment ceux issus de l’immigration. La violence urbaine serait une échappatoire à leur ressentiment. Face à ce schéma, l’islam propose de rendre sa dignité à l’homme en le « virilisant ». La féminisation des moeurs et l’infantilisation des hommes sont l’expression du délitement d’une civilisation. Pierre-François Paoli (Je suis corse et je n’en suis plus fier, NB mai 2005), journaliste au Figaro, livre une analyse politisée, volontiers provocatrice.
La tyrannie de la faiblesse : la féminisation du monde ou l’éclipse du guerrier
PAOLI Paul-François