Petite soeur, mon amour

Dans une banlieue chic du New Jersey, vit une belle famille américaine : des parents sur la route du succès social et financier, un aîné de neuf ans et une miraculeuse enfant de six ans, patineuse vedette. Chez les voisins, les portes commencent à s’ouvrir. Mais une nuit, à la maison, la petite étoile est assassinée. L’enquête accuse un pervers sexuel, la famille se disloque…

Utilisant un fait-divers réel, Joyce Carol Oates analyse cette tragédie en laissant la plume au fils aîné qui, à dix-neuf ans, entreprend d’en restituer le sens. Apparaissent alors un père machiste, volage, arriviste, une mère qui utilise ses enfants, la religion et la mort de sa fille pour sa reconnaissance sociale, une fillette médicamentée, privée d’enfance, poussée jusqu’à l’épuisement, un aîné « bousillé » de corps et d’esprit qui traîne son adolescence dans des établissements spécialisés. Des traits noirs – forcés ? – d’une virtuosité psychologique (et littéraire) impitoyable cernent une société hypocrite et bornée où l’alcool et les produits pharmaceutiques soutiennent la course sans fin à la réussite. Qui a tué ? L’incertitude prolongée, le parcours terrible de l’adolescent retiennent jusqu’au dénouement débouchant vers une faible lumière.