Au pays d’Alifbay, Luka est nourri par son père, l’immense conteur Rachid Khalifa, de légendes inépuisables, cosmopolites, intemporelles. Luka a douze ans quand Rachid sombre dans un sommeil comateux. L’enfant décide alors de le sauver. Quitter son frère et ses parents, trouver son chemin dans les “Brumes du Temps”, s’emparer du “Feu de la Vie” gardé au “Coeur de la Magie” par les invincibles “Jos”… la mission est quasi impossible.
Salman Rushdie mâtine ce nouveau mythe de Prométhée de péripéties épiques du Seigneur des anneaux et l’anime du bestiaire débridé d’Alice au pays des merveilles. Son questionnement sur le temps, du Bing Bang à l’Éternité, fouillé, se colore de métaphores. Son plaidoyer pour le rêve déferle, foisonne, déborde de visions oniriques cocasses ou poétiques. Divinités anciennes retraitées et outils du virtuel utilisés sont également convoqués. Cette fable philosophique accumule trop de références, mais érudite, allégorique, malicieuse, remarquablement écrite pour le fils adolescent de Rushdie, bien rythmée, elle enchante.