Brillante étudiante, future avocate, Aïcha s’éprend d’un Alsacien au cours des années quatre-vingt et ils se marient dès que le promis est devenu musulman à la demande de la famille marocaine. L’évolution du couple au cours des années quatre-vingt-dix est originale : elle reste femme active et décontractée, lui pratique l’islam très consciencieusement. L’homme paraît un peu falot par rapport à la femme dynamique, indépendante et ouverte d’esprit. Elle garde la nostalgie du pays natal où elle emmène ses deux enfants, se moque de l’islam étriqué des intégristes, et admire la piété de sa belle-mère chrétienne.
Ce témoignage montre une héroïne sympathique et intelligente, mais surtout c’est son aspect sociologique et ethnologique rendant bien compte des différences culturelles et des efforts à faire pour les surmonter qui est intéressant. L’auteure met aussi l’accent sur l’apport gastronomique important de la cuisine maghrébine. Les mentalités sont décrites avec un style enjoué et humoristique et les difficultés de socialisation bien vues. Le problème actuel des couples mixtes est un phénomène de société décrypté de façon inédite, parfois satirique.