En cet hiver du XVIe siĂšcle dans le pays flamand, la peste a sĂ©vi dans le village, ne laissant en vie que Margot, son homme Marinus et Bokko devenu fou qui, pour rester vivant, croit que les deux autres doivent disparaĂźtre. Marinus atteint dâune flĂšche est immĂ©diatement entraĂźnĂ© par des spectres. Pas question pour Margot de lâabandonner. Elle se lance dans une folle poursuite en enfer.  Le bestiaire y est fantastique, le miroir reflĂšte lâimage dâune jeune belle, le coffre-fort dĂ©fend son trĂ©sor avec acharnement, et le chevalier de lâApocalypse ne maĂźtrise plus son fougueux destrier.
Le  tableau de Bruegel Ă Bruxelles, intitulĂ© Margot la folle, a inspirĂ© Blondeau pour une interprĂ©tation fort Ă©loignĂ©e de celle du peintre qui dĂ©peignait une femme avide se dirigeant vers la gueule de lâenfer afin dây cacher son butin. Margot nâest plus quâune femme partie sauver son amant. Le fantastique, le morbide, la volontĂ© inflexible de Margot sont servis par un scĂ©nario extravagant souvent confus, un texte truffĂ© dâexpressions populaires flamandes dâalors, des couleurs dĂ©lavĂ©es et des caricatures agressives aux crayonnages striĂ©s et acĂ©rĂ©s. Cette oeuvre dâune dessinatrice belge a un format inhabituel : 30Ă30cm pour un rĂ©cit qui lâest tout autant.