À New York, le temps n’est plus aux super-héros. Mister Fantastic est entré dans l’anonymat; Mystic se livre à un show télévisé pour amuser l’Amérique tandis que Batman, toujours égocentrique, ne vit que pour son apparence. Quant à Superman, il entraîne dans son centre les surhommes de demain. Qui peut alors en vouloir à ces héros au point de les assassiner ? Un policier et son frère journaliste s’attachent à élucider les faits, à commencer par les étranges billets d’adieu reçus par les victimes.
Les super-héros ont fasciné nombre d’écrivains. Donner une vie sexuelle à ces icônes culturelles est un parti pris comme un autre, mais leur prêter des désirs obsédants, des pratiques sexuelles dépravées et des morts parfois scabreuses est assez déconcertant. Dans cette mise à mort pathétique, où les paraphrases font se languir un texte vaguement ennuyeux, le corps est omniprésent. Corps que l’on nourrit, que l’on transforme ou qu’on exhibe, ou bien qui se dédouble comme dans le chapitre central, si différent des autres, où s’enracinent les origines des deux enquêteurs, véritable clé pour appréhender cette Amérique des années soixante dont les enfants grandirent avec des « comics » pour modèles.