De chaque cĂŽtĂ© de la rue qui unit lâest et lâouest, la ville vit en harmonie. Au coeur de cet espace, une maison chaleureuse, rassurante. Un coiffeur y exerce son art auprĂšs de chacun, un joueur dâoud charme les passants par sa musique. Deux garçons, Amine et Karim, sont fascinĂ©s : lâun joue, lâautre chante. Des hommes venus dâailleurs apportent leur folie, la discorde, le feu et le sang : la maison en porte les stigmates. Chacun se rĂ©fugie de son cĂŽtĂ©. Seul le coiffeur continue Ă coiffer les uns et les autresâŠ
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Le trait minutieux, dans un style hyperrĂ©aliste, introduit une forme de poĂ©sie renforcĂ©e par lâĂ©tonnant travail des racines, des formes minĂ©rales, silex ou sculptures Ă©voquant des civilisations anciennes, mobiles, personnages sculptĂ©s qui semblent surnaturels. Un certain maniĂ©risme dans les attitudes des personnages, des rĂ©fĂ©rences graphiques au Moyen-Orient ou Ă lâAsie, renforcent lâimpression dâune fable philosophique intemporelle et universelle oĂč les silences des pierres — qui apaisent, enchantent, sĂ©parent — sont comme les Ă©chos des souffrances et de lâhistoire des hommes. Lâensemble est raffinĂ©, le rythme serein, mais la simplicitĂ© du message parcourt une trajectoire narrative longue, assez complexe, difficile Ă interprĂ©ter avant 10 ans.