Candeur et abomination (Ida ; 2)

Ida, la vieille fille autoritaire et hypocondriaque, et sa compagne de voyage Fortunée poursuivent leur périple dans l’intérieur des terres africaines. Lorsqu’elles arrivent à un comptoir allemand, Ida décide de continuer seule son expédition. Dans la jungle sauvage, elle fait la rencontre du roi Béhanzin, du Dahomey, et accepte son invitation. Son enthousiasme pour cette nouvelle aventure lui donne une vision erronée de la situation.

Ce deuxième tome de la trilogie se révèle plus sombre, plus sinistre. La légèreté de ton et l’humour caustique du premier album laisse peu à peu la place à un scénario plus sérieux qui fait référence au célèbre roman de Conrad « Au coeur des ténèbres ». Le travail des cases petites aux angles toujours arrondis, (scène occupant toute la page) les dominantes de couleurs : vert violent, bleu délavé, brun terre, transmettent avec force les émotions de l’héroïne. Certaines scènes restent toutefois cocasses : les robes froufrouteuses d’Ida et son corset au coeur de la jungle, ses réparties décalées sur le colonialisme. Mais l’humour peine à prendre sa place dans ce monde cruel.