Il sait que son père s’est suicidé à vingt-cinq ans en 1954, quelques semaines après sa naissance, c’est tout. Sa mère ne peut pas en parler. Soudain, fasciné par le portrait paternel qui est depuis toujours dans sa chambre et qu’il n’avait jamais examiné auparavant, ce jeune Suisse part à la recherche de l’histoire familiale. Il fouine, il fugue…
Ce roman retrace, dans une écriture sobre, l’enquête que mène l’adolescent pour retrouver les traces de son père et la vérité sur son suicide. Mené par le narrateur devenu adulte, le récit est parfois interrompu pour laisser surgir, comme des fulgurances écrites au présent, les scènes les plus importantes de la brève vie du père, ses tourments, ses amours. Alain Claude Sulzer prolonge le thème de la passion homosexuelle qu’il avait abordé de façon touchante dans Un garçon parfait (NB novembre 2008). Ses personnages sont révélés dans leur complexité et leurs difficultés de communication. La grande force de ce roman prenant est de montrer comment une recherche de vérité peut permettre de surmonter des histoires familiales douloureuses.