Délaissant Vancouver et Monika, Simon Sagalovitsch revient en France après la nouvelle tentative de suicide de sa jeune soeur. Toujours aussi paumé et accro aux anxiolytiques, il erre nuitamment dans les rues de Paris en quête d’une réponse à son incurable mal de vivre, fortement lié à son identité juive. Ayant reçu une “illumination”, il se croit appelé par Dieu à intervenir sur divers lieux de catastrophes et usurpe le rôle de rabbin…
Écrit tantôt à la première personne, tantôt sous forme narrative, ce récit excentrique et extravagant suit le parcours d’un être à la dérive : l’antihéros de Loin de quoi ? (NB août-septembre 2005). Il se termine par une pirouette assez réussie, cocasse pied de nez aux angoisses existentielles. Le style très libre et très imagé, parfois un peu embrouillé, se joue des mots avec impertinence, agace parfois. Il faut sans doute priser l’humour juif pour apprécier cette farce très noire dans laquelle le désespoir et le cynisme le disputent à une drôlerie, à un sens de la formule parfois désopilant.