Le 20 août 1955, dans le Constantinois, des membres du FLN attaquent plusieurs villes, Constantine, Philippeville, Guelma … et deux petites agglomérations, El Allia, village minier et Aïn Abid, centre agricole. Lors des affrontements, vingt-six militaires français et quatre-vingt-douze civils, dont soixante et onze européens, sont tués. S’ensuivent des semaines de représailles entraînant la mort de milliers de civils algériens, hommes, femmes et enfants.
Cinquante-cinq ans plus tard, voulant mettre fin aux déformations partisanes, fausses rumeurs et inexactitudes, Claire Mauss-Copeaux, agrégée d’histoire (cf. Les appelés en Algérie : la parole confisquée, NB juillet 1999) consulte les archives, maintenant accessibles, retrouve des survivants en Algérie, les interroge. Elle s’efforce d’éclairer ces événements dramatiques et notamment les massacres perpétrés par les tenants des deux bords. Bilan : mille deux cent soixante-treize morts selon les Français, douze mille selon les Algériens. Abordant la question des responsabilités, l’auteur oppose celle des Algériens, militants traqués qui défendent l’indépendance nationale de leur peuple, à celle des autorités politiques et militaires françaises qui généralisent une répression aveugle et sanglante. Cette monographie lève, partiellement, le voile sur une période sombre de la guerre d’Algérie. L’ouvrage, qui tient de la thèse très détaillée, est d’une lecture fastidieuse.