À Venise, dans la première moitié du XVIIIe siècle, l’institution La Pietà recueille les orphelines. Le maître, aimé et respecté, qui enseigne et dirige les concerts n’est autre qu’Antonio Vivaldi. Le temps des pensionnaires se partage entre travaux ménagers, gaiement exécutés, apprentissage puis pratique de la musique. Les sorties dans la ville, plus ou moins encadrées, sont possibles. Leona, contralto, et Clemenzia, violoniste, liées par une amitié assez trouble, livrent tour à tour leurs états d’âme.
Ce court roman est avant tout un hymne à la musique et un hymne à Venise, la cité lacustre étant, comme la musique, « éternelle et insaisissable ». Ruelles tortueuses, palais moisis, offices religieux et débordements du carnaval, répétitions, concerts et soirées sulfureuses se côtoient avec, en toile de fond, un univers féminin traversé de passions. Évocation sensible, semée de non-dits, dans un style soigné, d’une ville fascinante sur le déclin et d’une dévotion à l’art musical.