Les oreilles dans le sens de la marche, papa lapin est sur les starting- blocs, prêt pour une journée à grande vitesse. Un rapide bisou à son gamin et à ce soir. Lapinou voit rouge, il n’aime pas les câlins de seconde zone et va le faire savoir. Aux grands maux les grands remèdes, il y a de la révolte dans l’air. Au diable, ordinateur, portable, tâches domestiques et autres empêcheurs de câliner en rond. La priorité de l’enfant est ailleurs.
Écrit pour les enfants, cet album vise clairement les parents et la leçon est sans ambiguïté. Dire à son enfant qu’on l’aime et prendre avec lui le temps de la tendresse, voilà qui ne peut et ne doit en aucune façon souffrir d’être bâclé au nom d’un quelconque activisme. Dans une absence calculée de décor, les personnages, en gros plan, coloriés comme à la main, prennent toute la place. On ne peut « louper » ni leurs mimiques, ni les sentiments qu’elles traduisent. La taille excessive et variable du texte, très succinct au demeurant, ainsi que les mots rattachés, donnent une impression tangible de vitesse.