On n’est pas des oiseaux

BIENNE Gisèle

La narratrice, à l’âge du collège, aime les fleurs, les oiseaux et se plaît à entretenir le jardin. Son petit frère est impérieux et coléreux, avec des raisonnements et une force de caractère peu en accord avec son âge. Les parents quant à eux se déchirent. Un jour, le père disparaît sans mot dire, et la mère, dépressive, s’étiole jusqu’à en mourir. Sur l’ordre du petit frère, prisonnier dans la soue pour avoir désobéi, les enfants décident de s’isoler et d’enterrer leur mère dans le jardin, en secret.  Difficile d’envisager quels peuvent être les pensées et le comportement de deux enfants face à la mort, loin de toute présence humaine pouvant les rattacher à la réalité – les voisins ne manifestent leur existence qu’au moment de l’épilogue. L’auteure, connue pour son talent d’écrivain, choisit une situation extrême , un huis-clos qui crée un profond malaise. Car ce qui pourrait passer pour vraisemblable dans l’imaginaire des enfants le devient beaucoup moins avec le passage à l’acte. Sans compter l’attitude du père à son retour, plutôt déconcertante.