Un brin attardĂ© dans une fratrie exceptionnellement intelligente, mais pourvu dâune imagination sexuelle prĂ©coce, Spooner est Ă la fois innocent et pervers, dissimulĂ© et violent, et rebelle Ă toute discipline. Son ingĂ©niositĂ© Ă nuire nâa dâĂ©gale que sa capacitĂ© Ă prendre des coups. Ni sa mĂšre, incapable de surmonter ses propres frustrations, ni son beau-pĂšre, le bon et patient Calmer, nâen viennent Ă bout. Plus tard, couvert de cicatrices, devenu journaliste et Ă©crivain, il trouve la sagesse sans renoncer Ă son sens du burlesque.
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MĂȘme si lâabondance des tours pendables, bagarres, guerres de voisinage, croche-pieds entre collĂšgues lasse, la cocasserie des situations est souvent rĂ©jouissante. Et si, rappelant le cheminement professionnel de lâauteur (Godâs Pocket, NB 2008), les modalitĂ©s de la transformation du vilain petit canard en Ă©crivain Ă succĂšs ne sont pas trĂšs explicites, le hĂ©ros conserve en tout cas sa luciditĂ© grinçante, sa tendresse pour les faibles, son amour des chiens. Quelques personnages Ă ses cĂŽtĂ©s illuminent cette chronique, Ă la fois cruelle et compassionnelle, dâun monde de losers.