J.-B. Pontalis, philosophe et psychanalyste (Le songe de Monomopata, NB avril 2009), sâinterroge sur la fascination qui se mĂȘle Ă lâhorreur que nous Ă©prouvons pour le meurtre. En se rĂ©fĂ©rant au fait-divers comme Ă la fiction : des mythes et tragĂ©dies anciens aux romans et films contemporains, il sâintĂ©resse au passage Ă lâacte, quand lâindividu aveuglĂ©, quels que soient ses mobiles, cĂšde Ă la pulsion de mort. Une multitude peut partager la mĂȘme folie et organiser des crimes collectifs. DĂ©mence et raison cohabitent. De cette sorte dâenquĂȘte, Ă©merge lâidĂ©e que le crime est toujours singulier et incomprĂ©hensible ; sa dĂ©finition mĂȘme dĂ©pend du contexte historique et des lois en vigueur. La mort, elle-mĂȘme, programmĂ©e par la nature, nâest-elle pas le scandale auquel la folie meurtriĂšre servirait dâexutoire ? La force de cet essai tient moins aux hypothĂšses quâil formule quâaux exemples quâil remet en mĂ©moire avec pertinence.
Un jour, le crime
PONTALIS J.-B.