Des souvenirs : lâenfance paysanne, le pĂšre, lâĂ©cole, la guerre (lâauteur est nĂ© en 1940). Des rĂ©flexions sur la peinture, la musique, le sacrĂ©, sur quelques peintres et sur lâart, le rĂŽle de lâartiste ; sur la langue, les mots, lâĂ©criture ; sur les rĂȘves, le sommeil, la mĂ©moire, le sexe. Des villes, des sites parcourus : Paris, Venise,Trieste, le Morvan. Et des remarques sur notre modernitĂ©, ses techniques (dĂ©shumanisantes), son art (avili), sa musique (devenue bruit), ses vĂȘtements (dĂ©braillĂ©s), ses clochards (abandonnĂ©s aux marges), son besoin de vitesse (insensĂ©). Etc.
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Avec une sensibilitĂ© chagrine et un raffinement, ici exquis, ailleurs pĂ©dant (mots rares, grecs, latins, tournures sophistiquĂ©es), Jean Clair poursuit le tour dâhorizon amer dĂ©jĂ commencĂ© dans Lâhiver de la culture (NB mai 2011). Il dĂ©nonce, le plus souvent Ă juste titre, les dĂ©rives actuelles. Son insistance, le ton uniformĂ©ment apocalyptique dĂ©courageraient lâoptimisme le plus riant ! AprĂšs son « dialogue avec les morts », un dialogue avec quelques vivants mĂ©ritants lui apporterait-il une lueur ?