Le commissaire Brunetti se trouve confronté à deux enquêtes parallèles. Un ami d’enfance, prêtre missionnaire revenu brusquement d’Afrique, lui demande de s’intéresser à un gourou qui extirperait de l’argent à ses adeptes, par le biais d’une secte d’inspiration chrétienne. Hante aussi ses rêves et le préoccupe une petite fille Rom, retrouvée morte, noyée dans le Grand Canal, en possession d’objets volés. Personne ne signale sa disparition et la famille vénitienne qui a été cambriolée ne semble pas pressée de parler…
Donna Leon et son policier fétiche ne sont plus à présenter (cf. Le Cantique des innocents, NB mai 2010), sans oublier Paola, la femme de Brunetti, leurs parents, leurs enfants, la Questure et son chef discutable, sa secrétaire, l’inspecteur Vianello… Bien menée, l’intrigue tient en haleine jusqu’au bout, sans effets tapageurs ni coups de théâtre. Brunetti prend son temps, dilettante et efficace en même temps. Venise, omniprésente, est encore une fois au centre du récit ; l’atmosphère, prenante, n’est pas le moindre intérêt du livre. Le charme de l’Italie, évoquée à travers ses qualités et ses défauts, agit pleinement.