Un paisible village du Surrey est régulièrement perturbé par les agissements de quelques-uns de ses habitants. Des militaires à la retraite et des vieilles dames un peu fofolles agissent très bizarrement. Mrs Mac, dont le mari est décédé, se comporte comme s’il était vivant. Elle se promène à son bras, lui achète un ticket de bus, le consulte sur tout. Le colonel en retraite sort à moitié nu, sous l’oeil indulgent du policeman local. Deux jardiniers dialoguent avec une araignée et nul ne s’en offusque.
L’auteur (La fille du partisan, NB mars 2009) traque l’insolite derrière l’apparente banalité d’une bourgade anglaise et débusque les petits travers de citoyens respectables. Tout un village prend vie à travers ces courts récits, les secrets bien gardés derrière les haies d’aubépine sont mis à jour, les petits riens, comme la pêche d’un brochet, prennent une importance extraordinaire et, curieusement, les extravagances de certains ne troublent personne. La plume est toujours tendre et indulgente pour ces personnages si singuliers et l’ironie n’est jamais mordante. Cette chronique villageoise, moins tranquille qu’elle n’y paraît, est d’une réjouissante fantaisie.