Verónica Vega, artiste cubaine, n’a jamais pu obtenir son visa pour quitter son pays. Son mari est parti en Espagne, la laissant seule avec son fils. Elle vit à Alamar, triste banlieue de La Havane et fréquente les milieux intellectuels dissidents, marginalisés par le régime. Une seule obsession pour ces désenchantés qui ont vu beaucoup d’amis choisir la voie de l’exil : « partir » ! Voilà un roman autobiographique dans lequel l’auteur dépeint un Cuba bien éloigné de celui des touristes. Le quotidien est morne dans des appartements trop petits, étouffants. Ce n’est pas la misère, mais il suffit de peu pour y plonger. Les persécutions administratives se succèdent, les espoirs de départ sont régulièrement entretenus et déçus. S’échapper devient impossible, la nostalgie s’installe. Amer et désabusé, ce récit esquisse, en phrases nerveuses, un portrait en grisaille d’un Cuba que la vitalité de ses habitants parvient parfois à égayer.
Partir, un point c’est tout
VEGA Verónica