Accords sensibles

HAUTIÈRE Régis, LAPONE Antonio

Bruxelles, 1958. Non loin de l’Atomium qui vient d’être édifié, un café. L’air détaché, une jeune fille se dirige vers le comptoir. Elle y oublie ses gants rouges. Simon s’en aperçoit et court rattraper la belle, mais il a oublié les gants… Ainsi commence l’histoire de Simon, faite d’une série de quiproquos, de fausses rencontres, d’occasions manquées et de jalousie, car il est marié… Gordon, Gabrielle et Audrey vont, dans trois autres chapitres, être les autres points focaux d’une histoire dont la cohérence se dévoile peu à peu.

Un jeu subtil à acteurs multiples, sur fond de musique et de nostalgie. Joliment dépeints par un dessin dont les angles et les arrondis soulignent l’intense expressivité, les personnages prennent progressivement conscience de la montée de leurs sentiments, tentent de déchiffrer les non-dits et éprouvent de la peine à déclarer leur amour. Fait d’une matière noire évoquant le fusain, le trait se détache de fonds légèrement colorés à raison d’une teinte par chapitre, laissant à quelques touches roses le soin de souligner de rares détails. L’ensemble est attachant et plein de poésie.