Le 11 mars 2004, des bombes Ă©clatent Ă Madrid dans quatre trains de banlieue : cent quatre-vingt-onze morts, de nombreux blessĂ©s. Vladimir, Ă©crivain devenu correcteur professionnel, travaille sur une traduction des DĂ©mons de DostoĂŻevski quand son Ă©diteur lâinforme de cet acte de terrorisme attribuĂ© immĂ©diatement Ă lâETA. Vlad estime, quant Ă lui, que les dĂ©tails des attentats ne concordent pas pour se permettre dâaccuser lâETA. Lâavenir lui donne raison.
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Ce tragique Ă©vĂ©nement n’est pas le sujet du livre mais un prĂ©texte. Lâauteur entraĂźne son hĂ©ros dans une rĂ©flexion Ă©clatĂ©e, Ă la fois retour sur son passĂ©, ses expĂ©riences déçues dâĂ©crivain, son amour pour sa femme perdue puis retrouvĂ©e, son fils curieusement inconnu de ses proches, enfin son activitĂ© de correcteur et ses relations avec son Ă©diteur. ParallĂšlement, Vlad dĂ©roule sa vision du monde, son athĂ©isme tempĂ©rĂ©, le dĂ©senchantement de la sociĂ©tĂ©, les mensonges des politiques. MalgrĂ© un certain Ă©parpillement, cette marqueterie est agencĂ©e avec un humour distanciĂ©, dans un style oĂč la phrase sâĂ©panouit en formules bien frappĂ©es dans un vocabulaire recherchĂ© jusquâau nĂ©ologisme.